« Y a-t-il quelqu’un en dessous? Nous sommes ici pour vous sauver », crie un secouriste
« L’odeur de la mort plane, elle est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison », rapporte un médecin palestinien
«Ce qui s’est passé à Chati est pire qu’un tremblement de terre», a confirmé à l’AFP l’un des habitants, Alaa Mahdi, 54 ans ; décrivant des attaques massives de la marine, de l’artillerie et des avions qui s’en prennent aux pauvres gens, aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées sans défense. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a clairement accusé les militaires sionistes d’avoir sciemment coupé les moyens de communication afin de commettre leurs atrocités dans le noir.
Depuis le soir du vendredi 27 octobre 2023, les Palestiniens vivent des heures sombres dans tous les sens du terme, puisque la Bande de Gaza est coupée du monde entier et plongée dans le noir, sans électricité, sans communication téléphonique et sans réseau Internet.
Et le pire est à venir, selon les diverses données récoltées juste après les premières heures du lancement de l’incursion terrestre massive à l’aide de chars et de blindés appuyés par des bombardements aériens massifs.
L’entité sioniste, qui affirme n’être qu’au tout début de l’attaque, profite du black-out, qu’il a lui-même imposé, pour faire relayer ses uniques versions de la réalité du terrain. En effet, l’armée d’occupation a diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos et les premières images de son agression terrestre entamée vendredi soir.
Ce qui fait encore plus froid dans le dos, c’est cette information qui pourrait faire partie de la guerre psychologique : tout en reconnaissant l’existence de combats au sol avec des éléments de la résistance, les militaires sionistes affirment avoir « frappé 150 cibles souterraines » à Gaza, alors que des sources palestiniennes évoquent une probable attaque à l’aide de gaz asphyxiants.
D’ailleurs, l’armée de Tel-Aviv n’en est pas à son coup d’essai. Au mois, deux ONG internationales assurent, selon une députée française, qu’Israël a déjà eu recours, ces derniers jours, à l’usage de bombes au phosphore, interdites par les conventions internationales.
C’est pire qu’un tremblement de terre
Et même si on ne dispose pas encore de bilans précis, les premiers témoignages parvenus après quelques heures du déclenchement de l’attaque terrestre font état d’un véritable enfer avec des centaines de bâtiments détruits.
Des témoins parmi les rares secouristes, demeurés sur les lieux, ont évoqué des scènes apocalyptiques, rappelant le chaos des tremblements de terre avec des centaines d’immeubles et de maisons entièrement détruits et des milliers de logements endommagés», a affirmé à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza. Le paysage à Gaza est complètement changé, dénaturé après les intenses bombardements de la nuit.
Persistant dans leur logique destructrice, on signale des raids de plus en plus violents, concentrés sur les abords de deux hôpitaux, al-Shifa à Gaza-ville et l’hôpital dit «indonésien» car construit grâce aux dons indonésiens, dans le secteur de Jabaliya, plus au nord.
Egalement dans le camp de réfugiés de Chati, dans les limites de Gaza-ville, les bombardements israéliens ont provoqué d’importants dégâts, selon plusieurs témoins.
Y a-t-il quelqu’un en dessous ?
«Ce qui s’est passé à Chati est pire qu’un tremblement de terre», a confirmé à l’AFP l’un des habitants, Alaa Mahdi, 54 ans ; ajoutant des attaques massives de la marine, de l’artillerie et des avions qui s’en prennent aux pauvres gens désarmés ; des femmes, des enfants et des personnes âgées sans défense.
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a clairement accusé les militaires sionistes d’avoir sciemment coupé les moyens de communication afin de commettre leurs atrocités dans le noir.
Ce témoignage d’un taximan, Jamal Abou Shaqfa, 50 ans, est trop poignant en quittant le camp de Chati avec à bord de son véhicule une famille qui veut fuir vers le sud. « On se dirige vers Khan Younès, car les bombardements aveugles à Chati n’ont épargné ni femmes ni enfants ni vieillards. La situation est dramatique et désastreuse », décrit-il.
Dans une rue du camp, des dizaines d’habitants fouillent dans les ruines. Et allongé sur le ventre dans les décombres pour mieux se faire entendre, l’un d’eux, Abdelmajid Abou Hassira, crie à gorge déployée à l’adresse d’éventuels survivants ensevelis sous les gravats : « Y a-t-il quelqu’un en dessous? Nous sommes ici pour vous sauver »… Selon les témoignages, énormément de personnes sont sous les décombres.
Les Palestiniens abandonnés à leur sort
D’ailleurs, après d’intenses bombardements, l’armée d’occupation poursuit son agression barbare contre la Bande de Gaza, désormais coupée du monde en raison de l’arrêt des télécommunications et d’internet. Vendredi soir, le ciel au-dessus de la Bande de Gaza était rouge et orange, traversé par les explosions et les flammes des incendies déclenchés par les frappes.
Les bombardements détruisent tout et laissent d’énormes cratères dans des rues entièrement défoncées. « L’odeur de la mort plane, elle est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison », a rapporté un médecin de Gaza, Raëd Al-Astal.
L’offensive terrestre a coïncidé avec le vote d’un projet de résolution présenté par le Royaume de Jordanie à l’Assemblée générale de l’ONU, réclamant, à une large majorité, une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue ».
La résolution a été saluée par le Hamas, mais rejetée par Israël. « Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines », avait auparavant alerté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
En tout état de cause, les observateurs internationaux sont persuadés que les Palestiniens, abandonnés à leur propre sort, risquent de connaître le pire épisode de leur dramatique histoire, qu’ils ne cessent de subir sous l’occupation militaire sioniste depuis plus de soixante-dix ans !
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